PHOTOGRAPHIE

LITTERATURE

Les photographies de Patrick Weidmann participent d’un singulier mélange entre une radicale extériorité aux choses et une sensibilité exacerbée à l’égard des relations qui leur sont socialement imposées. Se joue alors un double scénario: le premier transforme les objets en signes, le second les projette dans un monde phantasmatique dont les clés tiennent de l’ordre d’une morale immanente, peut-être pas étrangère à celle qui était sous-jacente aux « mythologies » de Roland Barthes. Pour le spectateur, en effet, si les rites qui déterminent la consommation de ces signes-objets peuvent aussi visiblement renvoyer à la fétichisation, c’est qu’ils fonctionnent plus ou moins consciemment comme des noeuds sur lesquels se greffent des rapports de désir, de connivence, de culpabilité ou de perversion. Des rapports qui sont tous mesurables à la violence socio-culturelle de ces objets. Le travail littéraire s’inscrit dans un dispositif comparable. Il s’interpose entre une visualité quasi sensorielle et une expérience de l’écrit proche de la minéralité.

Philippe Cuenat